[PORTRAITS]

17/11/2023

Rencontre avec Anne HUC, Fondatrice Présidente de l'association Providenti'ELLES.

La social-entrepreneuse Anne HUC revient sur son parcours et la création de maisons pour femmes "Providenti'elles"

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* Bonjour Anne, pourriez-vous en quelques traits nous parler de votre parcours et de ce qui vous a amené à créer Providenti’elles ?
    J’ai toujours adoré papoter avec les gens, les connaitre, avec un grand besoin de relations sociales. J’ai à cœur de ne pas laisser les gens seuls, j’ai toujours cette crainte qu’il se sentent exclus, ignorés.

    J’aime monter des projets, les voire décoller, les faire évoluer. Il y a 15 ans, j’ai monté une association d’accueil de jeunes mamans (Nantes Mamans) puis je suis entrée dans l’enseignement. J’y suis restée 7 ans mais j’avais soif de quelque chose de plus profond et avec plus de liberté.

    Lors d’un bilan de compétences j’ai pris conscience de mes capacités, et surtout, j’ai réalisé que je n’avais rien à perdre à essayer et me lancer !

    Ce projet de maison pour les femmes était dans mon cœur depuis longtemps. Je l’ai mis en forme, travaillé, développé puis je l’ai pitché auprès des autres membres d’Acte, là où je faisais ce bilan. À ce moment-là, Anne de Rocquigny, qui faisait aussi son bilan, a manifesté de l’intérêt pour le projet, puis elle a choisi de travailler avec moi pour que Providenti’elles voie le jour.

    * Quelle est la mission première de Providenti’elles ? De quoi ces femmes que vous accueillez ont le plus besoin ?
    Tout d'abord, les chiffres de la Fondation de France sont affligeants : 1 femme sur 4 en France se sent régulièrement abandonnée, exclue, inutile...

    Dans ce contexte, Providenti’elles anime et développe des maisons chaleureuses dédiées aux femmes qui ont besoin de tisser des liens et de rebondir. Les maisons Providenti’elles permettent aux femmes d’avoir un lieu où elles sont accueillies, reconnues, et aimées telles qu’elles sont.

    Notre concept s’appuie sur deux piliers : un espace d’accueil pour les femmes isolées et un coworking solidaire pour celles qui n’en peuvent plus de travailler seules de chez elles.

    Du lundi au vendredi, nous proposons aux Providenti’elles des ateliers sur des thématiques spécifiques : santé et bien-être, emploi et monde du travail, cuisine et convivialité, ancrage local et altérité. De 9h à 18h les femmes ont cette maison pour se retrouver, faire ensemble et tisser des liens solides.

    Les femmes qui viennent à Providenti’elles ont toutes en commun ce désir profond de tisser des relations de cœur avec les autres. Elles ont parfois eu des vies rythmées par les ruptures, parfois c’est un changement brutal qui accentue ce besoin : le départ des enfants, un déménagement, la retraite...

    Nous avons autant de femmes que d’histoires, c’est ça qui fait la richesse de cette aventure humaine ! 

    * 2 nouvelles maisons vont ouvrir en 2024 (La Roche sur Yon et Angers) alors que celle de Nantes n’a pas encore fêté ses 3 bougies, quelle est votre recette ?

      Nous travaillons beaucoup et nous sommes très bien entourées. Nous avons à nos côtés un CA investi et ultra compétent et depuis peu un comité de soutien qui nous ancre encore plus dans un développement sain.

      Les demandes d’ouverture sont venues des femmes de Vendée et d’Angers. Ces femmes, motivées par l’implantation d’une maison près de chez elles, ont depuis un an travaillé avec nous pour que ces maisons ouvrent.

      Nous avons réalisé que le développement dans l’ouest, près de chez nous, est le plus pertinent. Nous pouvons aller facilement à la rencontre de nos « ambassadrices » et organiser des sessions de travail communes.

      L’association peut aussi compter sur l’engagement de mécènes fidèles, engagés parfois depuis le début à nos côtés. Sans ces appuis financiers, nous ne pourrions envisager ces ouvertures !


      * Votre message pour les femmes d’aujourd’hui ?
      Le message est archi simple : « sache que tu es aimée par d’autres, que ta vie a du prix ». Ça, c’est le gros titre !

      Après comme je suis très bavarde j’ai toujours plein de choses à dire : 

      • Attention aux réseaux sociaux qui font de nous plutôt des asociaux. 
      • Prends le temps de poser ton téléphone pour regarder l’autre dans les yeux quand il te parle. 
      • Ne te trompe pas de combat, l’essentiel reste l’Amour. 
      • Et enfin, cultive la joie, elle est contagieuse. 


      Vous êtes social-entrepreneuse, mère, épouse, femme : mais comment faites-vous ?
      Je fais comme toutes les femmes autour de moi, de mon mieux... Ce qui ne veut pas dire que je fais toujours bien. J’ai fait mon deuil de la cuisine. Il faut être précis et minutieux. Ce n’est pas mon cas donc je cuisine peu et super basique.
      J’ai un mari efficace et investi à mes côtés c’est précieux.

      Je suis très rapide ce qui est souvent un atout pour moi (même si pour les autres parfois, c’est inconfortable) et j’ai beaucoup d’énergie ce qui peut me fatiguer moi-même.
      Je ne suis pas perfectionniste ce qui me permet de ne pas rester en boucle quand les choses ne sont pas parfaites et ça me permet d’avancer !

      Sur mes 4 enfants je n’en ai plus que deux à la maison ce qui fait moins de charge matérielle mais comme j’ai encore un « petit » de 8 ans, je suis à la maison le mercredi et souvent le soir au square après l’école. Ça me permet aussi de m’aérer et voir mes copines.



      * Vous habitez Nantes depuis toujours avec votre famille, comment vous sentez-vous dans cette ville et quel est votre « spot » préféré ?
      Je suis née à Nantes et j’ai grandi entre la rue jean Jaurès et la place Bretagne, c’est pour dire si je suis locale… 44 ans au même endroit ça ancre !
      J’aime énormément ma ville. Ma famille y est depuis plusieurs générations et ma belle-famille aussi ce qui fait de moi un mix entre le petit-beurre et le berlingot. Je me sens vraiment chez moi et cette notion d’attachement est capitale pour moi.

      Entre 79 et aujourd’hui la ville a changé, évolué, avec des choses que comme d’autres je n’aime pas. Mais je ne me verrais pas une seconde quitter mes racines, je ne pense pas être une espèce qu’on transplante facilement…

      Un seul spot ce n’est même pas pensable pour moi ! J’aime beaucoup aller à la Cigale c’est tellement beau et le café n’y est pas plus cher qu’ailleurs…
      Je trouve que le passage Pommeraye est une pépite architecturale et j’aime le cimetière Miséricorde qui raconte l’histoire de Nantes.
      Enfin depuis qu’on a ouvert Providenti’elles j’aime beaucoup la place Saint Félix qui a le charme d’une vie de village et des commerçants adorables.


      * Enfin, que représente BARNES pour vous ?
      BARNES est à l’élégance ce que Providenti’elles est aux femmes : un incontournable.

      BARNES c’est aussi pour les Nantais, une entreprise engagée au service du Bien Commun plus particulièrement lors des soirées de levées de fonds organisées par Obole.

      Enfin l’agence de Nantes est située dans le quartier de mon enfance alors forcément, ça crée des liens…



      Pour en savoir plus sur Providenti'elles, rendez-vous sur leur site.